WindTalkers
de John Woo |
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Quand je vais voir un film de John Woo, j'attends
avec impatience le plan où des colombesblanches s'envolent
au ralenti, c'est une sorte de marque de fabrique dans tous ces
films,un peu comme Hitchcock qui apparaissait furtivement et que
l'on se plaisait à guetter,mais là rien, juste un
vol de pélicans dans la première demi-heure, un plan
tiré tout droit d'un document de National Geographic.
C'est un signe, ce film est bien différent des derniers,
après une lignée de films sur commande,le plus hollywoodien
des réalisateurs Hongkongais nous livre un film plus personnel,un
grand écart entre blockbuster d'action et fresque humaniste.
Car cette histoire d'indiens Navajo enrôlés dans les
marines et porteurs d'un code secretinviolable, qui d'autre que
lui, de part son statut d'immigrant, pouvait la réaliser.
Etre asiatique lui fait ressembler physiquement aux Navajo, dans
le film d'ailleurs l'acteur jouant un indien se fait passer pour
un japonais, il réalise un film non pas américain
mais un film sur l'Amérique, son histoire, son présent,
son âme, ses démons et rend un peu justice à
ces " natifs " comme on les appelle pudiquement.
Du film, il faut noter la formidable performance de Nicolas Cage,
qui a déjà travaillé avec Woo dans Volte/Face,
un rôle de personnage à la dérive suicidaire
rappelant le très émouvant Leaving Las Végas
mais ici ce n'est pas l'alcool qui tue, mais les balles ennemies.
J'ai passé un bon moment avec ce film, qui reste quand même
un film de guerre avec de très (trop ?) nombreuses scènes
de batailles, et qui laisse le sentiment d'avoir le cul entre deux
chaises, d'un côté les combats violents et de l'autre
une tragédie humaniste.
Cette lisibilité difficile à appréhender est
peut-être l'explication de son relatif échec au box
office américain. |
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